Editions de la MSH-P
Cette collection d'ouvrage est destinée à la publication des colloques principalement organisés par la MSH-P.
Un deuxième contact ? Histoire et mémoires du CEP

Sous la direction de Renaud MELTZ, Benjamin FURST et Alexis VRIGNON

 

1963. Le Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP) est officiellement créé. 1966. Aldébaran est le premier des 193 essais tirés en Polynésie française. À Paris comme à Tahiti, tous s’accordent à prévoir que cette entreprise militaroindustrielle va bouleverser la société, l’économie et la culture locale.

Pourtant, cette histoire a d’abord retenu l’attention des historiens sur les intentions de l’État et ses moyens d’actions. Les dix-huit contributrices et contributeurs de cet ouvrage entendent proposer une nouvelle approche avec la conviction que le CEP constitue un « deuxième contact » en Polynésie française. Cette notion permet de ne pas restreindre l’histoire des essais aux seuls sites de Moruroa et Fangataufa, alors que toute la Polynésie a été nucléarisée. Elle fait droit à la capacité d’action des Polynésiens, acteurs de cette vaste entreprise nucléaire en dépit de l’asymétrie des forces en présence, qu’il s’agisse du choix du site, de la gestion des risques ou des relations avec les pays de la région. Le CEP ne s’est pas fait sans les Polynésiens. On peut dire qu’il a été réalisé tout à la fois malgré eux, avec eux, contre eux. Le CEP a contribué à l’essor du salariat polynésien, à l’intensification des migrations inter-îles, à la diffusion de nouvelles formes de loisir, à la généralisation de l’usage du français. Il a également alimenté des tensions et des interrogations quant aux conséquences sanitaires et environnementales des essais et conditionné la vie politique. Explorer le « deuxième contact », c’est être guidé par la conviction que les Polynésiens n’ont pas été de simples figurants mais des acteurs essentiels de cette histoire, qui a également transformé la trajectoire des Européens qui y ont pris part.

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Vapeurs coloniales

Sous la direction de Gwénael Murphy et Louis Lagarde

 

L’histoire de l’alcool : parmi les thèmes à propos desquels il convient de décoloniser les savoirs et les regards, celui-ci figure en première ligne. Que n’a-t-on écrit sur l’alcoolisme des autochtones ! Et pourtant, l’arrivée, la diff usion et les ravages des « boissons toxiques » ne sont-ils pas les résultats des contacts entre Européens et Océaniens, et ce dès le début ? Les sources, multiples à ce sujet, ne démontrent-elles pas que tout le monde, sans exception d’origines et de classes, est touché par le fl éau de l’alcoolisme ?

Voilà une histoire encore méconnue dont les auteurs de cet ouvrage ont décidé de s’emparer, mettant leurs expertises dans de nombreux domaines diff érents au service de cette enquête inédite, présentée en partie lors de journées d’étude organisées par l’équipe TROCA de l’université de la Nouvelle-Calédonie. Des archipels polynésiens à la Nouvelle-Calédonie, en passant par les Nouvelles-Hébrides, l’ouvrage propose quatorze études des « vapeurs coloniales », en croisant les regards de l’histoire, de l’archéologie, du droit, de la philosophie, de la littérature et de la musicologie. Il lève ainsi le voile sur ce sujet de société encore brûlant, mais aussi sur les moments de plaisir, de partages, sur les bénéfices et les échanges que l’alcool a engendrés dans l’histoire océanienne. Une histoire partagée s’il en fut...

La création comparée

Sous la direction de Richard CONTE

Trois conceptions principales de la création artistique sont étudiées par les auteurs de cet ouvrage. Elles correspondent à trois vastes régions du monde dont les histoires et les cultures sont à la fois distinctes et entrelacées. Ainsi, pratiques et pensées, qu’elles soient chinoises, polynésiennes ou européennes, actualisent des processus de création dont nous pouvons apprécier les connivences et constater les fractures.

À partir de quels fondements s’élaborent les œuvres chinoises actuelles à l’aulne de la culture lettrée, bouleversée à la fois par la modernité européenne et les bouleversements politiques ? En Europe, où en est-on des principes modernes et postmodernes à l’épreuve d’une scène artistique protéiforme ? Qu’en est-il par ailleurs des conceptions et des pratiques qui irriguent les modes de création insulaires dans l’héritage polynésien ? À l’heure de la mondialisation, il semble urgent de penser les productions artistiques de manière comparative, à la fois sur les plans anthropologique, historique et poétique.

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Remèdes traditionnels contre les troubles digestifs et la ciguatera en Polynésie française

Péma CHRIST, Jean-François BUTAUD, François CHASSAGNE

 

Ce livre est basé sur les résultats d’une enquête effectuée en 2021 sur les plantes médicinales utilisées contre la diarrhée et la ciguatera en Polynésie française. Les plantes les plus citées de cette étude ont été sélectionnées et une recherche bibliographique a été réalisée afin de décrire leur habitat, leur histoire, leurs usages traditionnels, leurs activités pharmacologiques, et leur toxicité. Ce livre a été pensé pour que les lecteurs aient une vision éclairée de l’usage des plantes citées, en mêlant donc connaissances empiriques et connaissances scientifiques.

Cet ouvrage permettra aux initiés d’approfondir leurs connaissances sur les plantes polynésiennes, et aux non-initiés de découvrir la pharmacopée polynésienne d’une manière simple et documentée. Il met en lumière l’étendue du savoir polynésien et démontre l’importance, encore actuelle, des plantes dans la santé des habitants de Polynésie française.

Les obligations de service public

Sous la direction d'Antonino TROIANIELLO et de Grégoire CALLEY

Consacrée au contrôle financier des délégations de service public, notre précédente journée d’études du 15 juin 2019 avait permis de dresser un constat plutôt sévère de l’état du droit en la matière.

Ce tableau assez sombre tient principalement à l’insuffisance des règles comptables et financières, la primauté des engagements contractuels et la pusillanimité des autorités délégantes dans le cadre des prérogatives qu’elles seraient en droit d’exercer au titre de leur pouvoir de contrôle et de direction afin de tempérer le principe de l’autonomie de gestion des délégataires.

La nature ayant horreur du vide, ces derniers ont souvent déployé des trésors d’imagination financière et comptable, afin d’optimiser le résultat des exploitations dont ils ont la charge. Cette optimisation qui apparaît, somme toute, « de bonne guerre », fait périodiquement ressurgir des interrogations sur la question fondamentale de ce qu’est ou plutôt de ce que devrait-être la « rentabilité » des délégations de service public.

Ces interrogations tiennent au fait que l’activité de service public est soustraite à la compétition économique car elle s’exerce dans le cadre d’un monopole d’exploitation où, le plus souvent, les risques sont faibles. Dans ces conditions, le prix du service comme la rémunération de l’exploitant sont déterminés en vase clos par les parties dans le cadre de discussions où prévalent souvent un grand nombre de considérations non marchandes. Dans ce cadre consensuel, s’il est généralement admis que le délégataire est en droit d’obtenir une « juste rémunération », la question d’un plafonnement de celle-ci est généralement laissée sous le boisseau. Dans un contexte où la rentabilité de l’exploitation est très largement laissée aux bons soins du délégataire, aucune limitation d’ordre juridique ne fait obstacle à l’éventuelle sur-profitabilité de l’exploitation.

Un regain d’intérêt relatif à cette question est advenu avec la clarification du contenu précis du service public entrepris dans le cadre du processus européen de libéralisation engagé depuis les année 90. La notion d’obligations de service public (O.S.P.) apparue dans ce contexte pour cantonner le service public aux activités non prises en charge par le marché, implique une évaluation précise de la rentabilité des activités concernées et de leurs modalités de financement. Il s’agit en effet de déterminer avec précision le montant de la compensation pouvant être versée, étant entendu qu’une compensation excessive contreviendrait au principe d’interdiction des aides d’État.

Ainsi, loin d’être une simple évolution sémantique, la notion d’O.S.P. participe d’un changement de paradigme où les exigences de l’économie de marché conduisent à déterminer précisément le coût du service public et, par voie de conséquence, à ouvrir sous une autre forme un débat sur la rentabilité du service public et ses modes de financement. C’est ce débat qui a servi de fil conducteur à une nouvelle journée d’étude organisée le 8 juin 2022 à l’Université de la Polynésie française. Les analyses des participants sont retracées dans cet ouvrage qui n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien de l’Université de la Polynésie française, du Laboratoire Gouvernance et Développement Insulaire, de la Polynésie française et de la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique.

 

Les obligations de service public
Pacific Way, 50 years on

Sous la direction de Sémir AL WARDI, Jean-Paul PASTOREL, Marc TABANI, Serge TCHERKEZOFF

This book brings together the papers presented at the "Pacific Way, 50 years on" conference, held on October 2022 at the University of French Polynesia. The presentations were given in French or English. For this publication, we have translated the papers that have been presented in French. All the chapters were finalised before the end of 2023.

The aim of the project was to produce an educational tool that would be useful to all students and researchers of the Pacific. This is why the symposium, and the present book which has resulted from it, has brought together historical studies on the development of the Pacific Way theme since 1970 and studies on the contemporary period, bringing together the political, sociological-anthropological and economic dimensions which reflext the richness of this reference to the Pacific Way.

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La terre en Polynésie. La propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté

Les éditions de la MSH-P ont le plaisir d'annoncer la sortie de l'ouvrage La terre en Polynésie. La propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté, Sandrine Sana-Chaillé de Néré, 2023.

En Polynésie française, la question foncière est l’objet d’une préoccupation ancienne et continue qui n’a pas trouvé, à ce jour, d’issue juridique complètement satisfaisante.
La raison en tient principalement à l’histoire du territoire qui a vu se confronter deux corps de règles applicables à la terre : d’une part, les règles traditionnelles essentiellement fondées sur des liens entre les groupes familiaux et des droits d’usage de la terre et, d’autre part, les règles imposées par l’État fondées sur l’appropriation privée indépendamment des liens de parenté, et consacrée non par l’usage de la terre mais par des titres formels. Ces titres formels, parfois viciés au regard même des règles juridiques, et souvent privés de sens au regard des liens sociaux et familiaux polynésiens, ont été et sont encore contestés au point d’avoir considérablement fragilisé la sécurité des patrimoines et le rapport à la terre en Polynésie.
La question est, bien sûr, patrimoniale. Mais elle est aussi, profondément, une question d’identité en raison de l’importance des liens de parenté dans les conflits fonciers. Revendiquer une terre, c’est en effet affirmer sa place dans une généalogie. C’est, d’abord, dire qui l’on est au sein d’une histoire familiale. Parler de sa terre, c’est donc parler de soi.

La ligne scientifique de ce colloque a eu pour ambition de ne pas oublier cet élément essentiel pour la compréhension juridique des questions foncières en Polynésie. Il s’est donc appuyé sur des analyses sociologiques et historiques pour expliquer la complexité juridique contemporaine qui affecte ici le rapport à la terre. Il s’est agi, aussi, de comprendre comment l’institution d’une juridiction spécifique à la terre, unique dans l’ordre juridique français, peut apporter des réponses appropriées aux conflits fonciers. Parallèlement, la recherche d’autres voies, non juridictionnelles, pour apaiser ou même prévenir les conflits fonciers est un axe essentiel de ce travail. Un regard extérieur a également été porté sur des territoires étrangers et sur d’autres régions de l’outre-mer français confrontés à des questions semblables.

Ces travaux rassemblent l’analyse de chercheurs et l’expérience de praticiens du foncier. Ils éclairent d’une lumière attentive les spécificités des structures sociales et familiales que l’on ne peut ignorer pour aborder les difficultés qui perdurent en matière de terre. Ils disent aussi les possibilités qu’off re la technique juridique pour y faire face en respectant les fondements culturels du rapport à la terre en Polynésie Française.

Sandrine Sana-Chaillé de Néré est professeur de droit à l’Université de la Polynésie Française. Spécialiste des conflits de normes internes et internationaux, elle travaille notamment sur les rapports entre normes culturelles et normes étatiques au sein de l’espace juridique ultra-marin.

À la Croisée des Vagues. Océaniens et Occidentaux : anthropologie historique de la violence (XVIe-XIXe siècles)

Les éditions de la MSH-P ont le plaisir d'annoncer la sortie de l'ouvrage À la Croisée des Vagues. Océaniens et Occidentaux : anthropologie historique de la violence (XVIe-XIXe siècles), Eric CONTE, Guillaume MOLLE et Serge TCHERKÉZOFF, 2022.

Les rencontres entre Océaniens et Occidentaux, depuis les explorations espagnoles du XVIe siècle jusqu’aux périodes coloniales au XIXe siècle, furent marquées par des formes de violence di-verses, tantôt visibles, brutales et immédiates, tantôt durables et plus insidieuses, qui toutes affectèrent les sociétés insulaires de manière irréversible.
Rassemblant des textes dont certains furent présentés lors du congrès du Pacific Island Universities Research Network (PIURN), à Tahiti en 2018, le présent ouvrage se propose d’interroger cette violence ainsi que les effets qu’elle engendra au travers de plusieurs cas d’étude, certains emblématiques, d’autres plus méconnus. De Tahiti à Samoa, de Rapa Nui à l’île des Pins, en passant par les Marquises, ces rencontres sont analysées dans une perspective de longue durée, celle d’une anthropologie historique si féconde pour les études océanistes.

Pour cela, l’ouvrage réunit neuf auteurs — archéologues, anthropologues et historiens — qui analysent ici des processus à l’intersection entre structure et conjoncture. Trocs, tirs de mousquets, introductions de germes infectieux, répression judiciaire et impérialisme colonial, au-tant de thèmes abordés au fi l de ces 10 chapitres offrant un regard nouveau sur les dynamiques à l’œuvre dans ces confrontations qui ouvraient dès lors une nouvelle histoire partagée.

TOWARDS A HISTORY OF PACIFIC PREHISTORY. Historiographical approaches to francophone archaeology in Oceania

Version anglaise de "POUR UNE HISTOIRE DE LA PRÉHISTOIRE OCÉANIENNE. Approches historiographiques de l’archéologie francophone dans le Pacifique" paru chez Pacific-credo Publications en 2020.

Ce volume est le fruit d’un colloque organisé à Marseille en mai 2016 à l’initiative du projet CBAP The Collective Biography of Archaeology in the Pacific - a Hidden History porté par The Australian National University, et en collaboration avec le laboratoire du CREDO (Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie, UMR 7308) et l’équipe d’Ethnologie Préhistorique du laboratoire ArScAn (Archéologie et Sciences de l’Antiquité, UMR 7041). Les thèmes abordés vont de l’histoire des idées et l’analyse épistémologique à l’approche biographique de la « science vécue » ; de la mise en contexte et la réévaluation de collections ou textes anciens à la réflexion sur les dangers du présentisme et le potentiel des analyses historiographiques pour développer des perspectives de recherche innovantes en archéologie.

S’inscrivant au sein du nouveau mouvement historiographique sur l’archéologie du Pacifique, cet ouvrage propose une réflexion particulière sur l’histoire de l’archéologie océanienne francophone, qu’elle soit française, belge ou relative aux archipels francophones du Pacifique. 13 contributions croisent les diverses perspectives d’archéologues, d’historiens, d’anthropologues, de conservateurs et d’écrivains.

MIGRANCE ET MÉMOIRE, ARTS ET CINÉMAS DE LA DIASPORA CHINOISE

Dans le cadre des « journées du cinéma d’expression chinoise » tenu du 5 au 8 Novembre 2018 à l’Université de la Polynésie Française (UPF), la MSH-P a organisé un symposium international sur « la migrance et la mémoire » dans les films de langue chinoise, en partenariat avec l’institut Confucius de l’UPF et l’association culturelle Wen Fa.

Cette publication reprend une sélection des interventions présentés lors de ce symposium par des spécialistes de l’art cinématographique, des arts visuels, du cinéma de fiction et de non fiction de langue chinoise.

A fish named Tahiti, Myths and power in Ancient Polynesia

de Bruno SAURA (traduit du français par Lorenz Gonschor)

This book focuses on a traditional Tahitian account, which sees the island born in the guise of a fish. The scene is said to have been the Leeward Islands group, north of Tahiti. There, in ancient times, a huge eel swallowed a young girl and began to shake the land of the island of Ra’iātea, at a time when it was called Havai’i. A piece of it broke off , sailing away and becoming the Tahitian fish. The final words of this myth, which state a natural anteriority of Ra’iātea-Havai’i over Tahiti, are very depreciatory: Tahiti, a subordinate island, would once have had neither gods nor sacred chiefs (ari’i), unlike the glorious Ra’iātea-Havai’i.

What was the reality? Did the island of Ra’iātea – where is the ‘’international’’ marae (temple) of Taputapuātea, classified as a Unesco World Heritage Site in 2017 – dominate its neighbours? Did its infl uence extend to a vast region, in the interior of the Pacific, as some have claimed and are claiming today?

This book attempts to answer these questions by focusing on the conditions of historical fabrication of a myth that is both highly poetic and political. For that purpose, it explores in details the meaning of the entity Havai’i or Hawaiki, the primordial land of the ancient Polynesians.

Ouvrages soutenus par la MSH-P
La publication de ces ouvrages a bénéficié du soutien financier de la MSH-P.

Cet ouvrage est la première synthèse publiée en français sur la navigation traditionnelle des populations des îles du Pacifique. Dans le sillage des maîtres navigateurs, on découvre comment, à une époque où les autres peuples se limitaient au cabotage, ils explorèrent le plus vaste océan du monde sur des embarcations aux performances étonnantes, ancêtres des catamarans modernes.

De l’Asie du Sud-Est à l’île de Pâques et même jusqu’aux rivages du continent américain, ce livre, basé sur les connaissances les plus récentes, nous convie à revivre la progressive conquête par notre espèce de centaines d’îles dispersées sur un tiers de la surface du globe: un exploit unique dans l’histoire de l’humanité.

Professeur des universités en ethnoarchéologie du Pacifique, Éric Conte livre une étude documentée, approfondie et accessible au grand public, illustrée d’une riche iconographie.

Ouvrage écrit par Éric Conte, parution en avril 2023. 

AHUTORU ou l’envers du voyage de Bougainville à Tahiti
Véronique Dorbe-Larcade

Si l’histoire des « découvreurs » européens du Pacifique au XVIIIsiècle, en particulier celle de Bougainville, est bien connue, rien ou si peu n’a été dit au sujet du premier Polynésien qui effectua le voyage inverse. Cet homme s’appelait Ahutoru, il fut le premier à aller au-devant des Français lorsqu’ils débarquèrent à Tahiti en avril 1768 et il demanda à partir avec eux. Après plusieurs escales, il découvrit Paris.

À partir des écrits de Bougainville, d’autres navigateurs et scientifiques, d’écrivains ou de journalistes qui le croisèrent, Véronique Dorbe-Larcade reconstitue les étapes de ses voyages aller et retour, et émet des hypothèses sur ce qu’a pu penser et ressentir cet aventurier polynésien dans cette France des Lumières.

Écrit par Véronique Dorbe-Larcade.
L'ouvrage sera disponible en Polynésie française fin avril 2023.

L'Indo-Pacifique et les nouvelles routes de la soie

Sous la direction de Sémir Al Wardi & Jean-Marc Regnault

 

Après les colloques de 2015 et 2016 sur "L'Océanie convoitée" et les actes éponymes (2017, parus aux éditions du CNRS / Api Tahiti), les directeurs de publication ont convoqué à nouveau les chercheurs en novembre 2019 pour inscrire, cette fois, les convoitises dans les grands enjeux géopolitiques et géostratégiques dans les océans Indien et Pacifique.

Le président Macron a ainsi défini ce qu'il appelle l'Indo-Pacifique - en lui donnant une interprétation et une configuration qui ne sont pas forcément celles de ses alliés - un nouvel ensemble censé s'appuyer sur les terres françaises de ces régions, et bien sûr, sur ses alliés. S'agit-il de contrer les Nouvelles Routes de la soie telles que la Chine les envisage ? Les deux stratégies sont-elles destinées à s'affronter ou à équilibrer les influences ?

Des chercheurs venus d'Europe, des Etats-Unis, de Chine, de Hong Kong, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et des collectivités françaises d'Océanie ont tenté de répondre à ces questions. Le colloque à peine achevé, la pandémie du Covid 19 se répandait à travers le monde.

Les directeurs de publication ont alors interrogé les participants au colloque et des spécialistes de géopolitique sur les conséquences de celle-ci sur les relations régionales et internationales.

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Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaire français dans le Pacifique

Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique

Renaud MELTZ, Alexis VRIGNON (dir.)

Sous la présidence du général de Gaulle, la France se dote de la force de dissuasion convoitée depuis le début de la Ve République : des bombes bien plus puissantes que celle déployée à Hiroshima.

À quel prix ? Les 193 essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 en Polynésie dans les atolls de Fangataufa et Moruroa ont bouleversé l’existence de l’ensemble des Polynésiens, contaminant certains par les retombées toxiques, dégradant des écosystèmes fragiles dans lesquels des déchets radioactifs ont été hâtivement jetés à la mer. Au long de cette gigantesque entreprise qui a mobilisé une centaine de milliers d’hommes et des milliards de francs, le mode de vie des habitants s’est trouvé transformé, des Marquises à Bora-Bora.

Depuis les hésitations des décideurs politiques métropolitains sur le choix du lieu – on a envisagé la Corse ou le Massif central pour les tirs souterrains, la Réunion et la Nouvelle-Calédonie pour les essais aériens – jusqu’aux conséquences sanitaires, environnementales et socio-économiques, en passant par le récit des oppositions, des contestations mais aussi des cohabitations et des rencontres, cet ouvrage, fruit de la collaboration de 15 chercheurs, historiens, géographes et anthropologues, lève le voile sur une période de l’histoire polynésienne et de l’histoire post-coloniale française trop longtemps demeurée sous le signe du secret.

UNE HISTOIRE DE TAHITI, DES ORIGINES A NOS JOURS

Publié par la maison d'éditions Au vent des îles en partenariat avec l'université de la Polynésie française et la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique, cet ouvrage raconte, pour la première fois sous une forme synthétique, l’histoire de Tahiti et des îles de la Société depuis l’arrivée des hommes jusqu’à nos jours.

Résumer plus de mille anas d’histoire du peuple tahitien en un simple volume était un défi qu’un groupe d’enseignants-chercheurs et de chargés de cours de l’Université de la Polynésie française a décidé de relever. Chacun d’eux étant un spécialiste reconnu dans sa discipline, cette synthèse actualise les connaissances sur le passé, lointain comme proche, en fonction des recherches les plus récentes.

Les droits d'auteurs de ce livre seront reversés à la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique afin de financer un prix qui récompensera des étudiants, en mémoire de Michel Lextreyt décédé en 2016.

UN POISSON NOMMÉ TAHITI, MYTHES ET POUVOIRS AUX TEMPS ANCIENS POLYNÉSIENS

La MSH-P a apporté son soutien à l’édition de l’ouvrage écrit par Bruno SAURA (PR, Université de la Polynésie française).

Publié par la maison d'éditions Au vent des îles  et la MSH-P, l’ouvrage s’attache à un récit traditionnel de Tahiti qui voit cette île naître sous les traits d’un poisson ; il a été reproduit dans l’ouvrage de Teuira Henry Tahiti aux temps anciens (1951 : 454- 456).

La scène aurait eu pour théâtre le groupe des îles-sous-le-Vent, au nord de Tahiti. Là, en des temps très reculés, une énorme anguille avala une jeune fille et se mit à ébranler la terre de l’île de Ra’iātea, à une époque où celle-ci se nommait Havai’i. Un morceau s’en détacha, prenant le large, devenant le poisson Tahiti. Les paroles finales de ce mythe, qui énonce une antériorité naturelle de Ra’iātea -Havaii sur Tahiti, sont très dépréciatives : Tahiti, île subalterne, n’aurait autrefois eu ni dieux, ni chefs sacrés (ari’i), contrairement à la glorieuse terre-mère Ra’iātea-Havai’i. Qu’en était-il en réalité ?