La Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique a le plaisir d'annoncer la tenue de son prochain séminaire vendredi 28 mars de 13h à 15h à l'auditorium du pôle recherche de l'Université de la Polynésie française.
Nous accueillerons Antoine LEGRAND, étudiant en M2 "Pratique de l’interdisciplinarité en sciences sociales", co-habilité par l’EHESS et l’ENS-PSL. Soutenu en juin 2024, son mémoire de M1 portait sur l' "Ethnographie du collectif des patients Polynésiens à Paris : travail du patient, migration, culture" et a été encadré par Yannick Fer (Centre Maurice Halbwachs). Son mémoire de M2, intitulé "Médecine, protection sociale et colonat en Polynésie française depuis les années 1990" et pour lequel il est actuellement en Polynésie, est co-dirigé par Benoît Trépied (Iris) et Pascal Marichalar (Iris).
Antoine partagera avec nous deux communications :
Socio-histoire du collectif des évasanés de Polynésie française à Paris : Une étude des solidarités, des inégalités sociales et des dispositifs d’assistances (des années 1970 à nos jours)
Cette communication s’appuie sur un terrain ethnographique réalisé en Région parisienne en 2023 et en 2024 auprès des organisations – associative et institutionnelle - s’étant structurées durant les 50 dernières années autour des évacuations sanitaires de la Polynésie française vers la France hexagonale. Dans un premier temps, nous décrirons la recomposition des solidarités (familiale, communautaire, territoriale) qui permettent l’intégration des patients polynésiens à un collectif pourvoyeur de ressources, qui restent toutefois inégalement réparties en fonction des positions sociales de chacun. Puis, en comparant les dispositifs d’assistances polynésiens et calédoniens et les collectifs de patients dont ils permettaient la structuration, nous émettrons des hypothèses sur les causes structurales de la solidarité plus importante du collectif polynésien par rapport au collectif calédonien.
Une histoire du système de santé civil et de son gouvernement (du statut de 1984 à nos jours)
Cette communication, s’appuyant sur l'enquête historique et ethnographique qu'Antoine réalise actuellement à Tahiti, est partie du constat de l’importance de l’Armée et du Centre d’Expérimentation du Pacifique dans l’histoire des évacuations sanitaires et plus généralement, et c’est ce qui nous intéresse ici, du système de santé de Territoire. Juridiquement, la « compétence santé » est transférée de la Direction de la santé (militaire) à la nouvelle Direction de la santé (territoriale) avec le statut d’autonomie interne de 1984. Toutefois, en s’intéressant à l’histoire des professions médicales, de l’administration et des droits sociaux nous avons constaté que l’héritage de cette transition était encore perceptible aujourd’hui. En mobilisant le concept bourdieusien de champ nous nous interrogerons sur l’autonomie, par rapport à l’armée puis au système de santé et à l’administration de la France hexagonale, sur les concurrences entre les différents groupes qualifiés sous le terme de « civil », et sur les grandes polarisations du jeu des acteurs (professionnels, syndicaux, politiques, administratifs) du système de santé du territoire ainsi que sur son évolution au cours de grandes césures (fin du CEP, instauration de la Protection sociale généralisée).
Légende de l'image : hydravion du Service de santé des armées chargé des évacuations sanitaires inter îles dans les années 1960 (source : Tahiti VOD - TV01824)
