Editions de la MSH-P
Cette collection d'ouvrage est destinée à la publication des colloques principalement organisés par la MSH-P.
La terre en Polynésie. La propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté

Les éditions de la MSH-P ont le plaisir d'annoncer la sortie de l'ouvrage La terre en Polynésie. La propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté, Sandrine Sana-Chaillé de Néré, 2023.

En Polynésie française, la question foncière est l’objet d’une préoccupation ancienne et continue qui n’a pas trouvé, à ce jour, d’issue juridique complètement satisfaisante.
La raison en tient principalement à l’histoire du territoire qui a vu se confronter deux corps de règles applicables à la terre : d’une part, les règles traditionnelles essentiellement fondées sur des liens entre les groupes familiaux et des droits d’usage de la terre et, d’autre part, les règles imposées par l’État fondées sur l’appropriation privée indépendamment des liens de parenté, et consacrée non par l’usage de la terre mais par des titres formels. Ces titres formels, parfois viciés au regard même des règles juridiques, et souvent privés de sens au regard des liens sociaux et familiaux polynésiens, ont été et sont encore contestés au point d’avoir considérablement fragilisé la sécurité des patrimoines et le rapport à la terre en Polynésie.
La question est, bien sûr, patrimoniale. Mais elle est aussi, profondément, une question d’identité en raison de l’importance des liens de parenté dans les conflits fonciers. Revendiquer une terre, c’est en effet affirmer sa place dans une généalogie. C’est, d’abord, dire qui l’on est au sein d’une histoire familiale. Parler de sa terre, c’est donc parler de soi.

La ligne scientifique de ce colloque a eu pour ambition de ne pas oublier cet élément essentiel pour la compréhension juridique des questions foncières en Polynésie. Il s’est donc appuyé sur des analyses sociologiques et historiques pour expliquer la complexité juridique contemporaine qui affecte ici le rapport à la terre. Il s’est agi, aussi, de comprendre comment l’institution d’une juridiction spécifique à la terre, unique dans l’ordre juridique français, peut apporter des réponses appropriées aux conflits fonciers. Parallèlement, la recherche d’autres voies, non juridictionnelles, pour apaiser ou même prévenir les conflits fonciers est un axe essentiel de ce travail. Un regard extérieur a également été porté sur des territoires étrangers et sur d’autres régions de l’outre-mer français confrontés à des questions semblables.

Ces travaux rassemblent l’analyse de chercheurs et l’expérience de praticiens du foncier. Ils éclairent d’une lumière attentive les spécificités des structures sociales et familiales que l’on ne peut ignorer pour aborder les difficultés qui perdurent en matière de terre. Ils disent aussi les possibilités qu’off re la technique juridique pour y faire face en respectant les fondements culturels du rapport à la terre en Polynésie Française.

Sandrine Sana-Chaillé de Néré est professeur de droit à l’Université de la Polynésie Française. Spécialiste des conflits de normes internes et internationaux, elle travaille notamment sur les rapports entre normes culturelles et normes étatiques au sein de l’espace juridique ultra-marin.

À la Croisée des Vagues. Océaniens et Occidentaux : anthropologie historique de la violence (XVIe-XIXe siècles)

Les éditions de la MSH-P ont le plaisir d'annoncer la sortie de l'ouvrage À la Croisée des Vagues. Océaniens et Occidentaux : anthropologie historique de la violence (XVIe-XIXe siècles), Eric CONTE, Guillaume MOLLE et Serge TCHERKÉZOFF, 2022.

Les rencontres entre Océaniens et Occidentaux, depuis les explorations espagnoles du XVIe siècle jusqu’aux périodes coloniales au XIXe siècle, furent marquées par des formes de violence di-verses, tantôt visibles, brutales et immédiates, tantôt durables et plus insidieuses, qui toutes affectèrent les sociétés insulaires de manière irréversible.
Rassemblant des textes dont certains furent présentés lors du congrès du Pacific Island Universities Research Network (PIURN), à Tahiti en 2018, le présent ouvrage se propose d’interroger cette violence ainsi que les effets qu’elle engendra au travers de plusieurs cas d’étude, certains emblématiques, d’autres plus méconnus. De Tahiti à Samoa, de Rapa Nui à l’île des Pins, en passant par les Marquises, ces rencontres sont analysées dans une perspective de longue durée, celle d’une anthropologie historique si féconde pour les études océanistes.

Pour cela, l’ouvrage réunit neuf auteurs — archéologues, anthropologues et historiens — qui analysent ici des processus à l’intersection entre structure et conjoncture. Trocs, tirs de mousquets, introductions de germes infectieux, répression judiciaire et impérialisme colonial, au-tant de thèmes abordés au fi l de ces 10 chapitres offrant un regard nouveau sur les dynamiques à l’œuvre dans ces confrontations qui ouvraient dès lors une nouvelle histoire partagée.

TOWARDS A HISTORY OF PACIFIC PREHISTORY. Historiographical approaches to francophone archaeology in Oceania

Version anglaise de "POUR UNE HISTOIRE DE LA PRÉHISTOIRE OCÉANIENNE. Approches historiographiques de l’archéologie francophone dans le Pacifique" paru chez Pacific-credo Publications en 2020.

Ce volume est le fruit d’un colloque organisé à Marseille en mai 2016 à l’initiative du projet CBAP The Collective Biography of Archaeology in the Pacific - a Hidden History porté par The Australian National University, et en collaboration avec le laboratoire du CREDO (Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie, UMR 7308) et l’équipe d’Ethnologie Préhistorique du laboratoire ArScAn (Archéologie et Sciences de l’Antiquité, UMR 7041). Les thèmes abordés vont de l’histoire des idées et l’analyse épistémologique à l’approche biographique de la « science vécue » ; de la mise en contexte et la réévaluation de collections ou textes anciens à la réflexion sur les dangers du présentisme et le potentiel des analyses historiographiques pour développer des perspectives de recherche innovantes en archéologie.

S’inscrivant au sein du nouveau mouvement historiographique sur l’archéologie du Pacifique, cet ouvrage propose une réflexion particulière sur l’histoire de l’archéologie océanienne francophone, qu’elle soit française, belge ou relative aux archipels francophones du Pacifique. 13 contributions croisent les diverses perspectives d’archéologues, d’historiens, d’anthropologues, de conservateurs et d’écrivains.

MIGRANCE ET MÉMOIRE, ARTS ET CINÉMAS DE LA DIASPORA CHINOISE

Dans le cadre des « journées du cinéma d’expression chinoise » tenu du 5 au 8 Novembre 2018 à l’Université de la Polynésie Française (UPF), la MSH-P a organisé un symposium international sur « la migrance et la mémoire » dans les films de langue chinoise, en partenariat avec l’institut Confucius de l’UPF et l’association culturelle Wen Fa.

Cette publication reprend une sélection des interventions présentés lors de ce symposium par des spécialistes de l’art cinématographique, des arts visuels, du cinéma de fiction et de non fiction de langue chinoise.

Ouvrages soutenus par la MSH-P
La publication de ces ouvrages a bénéficié du soutien financier de la MSH-P.

Cet ouvrage est la première synthèse publiée en français sur la navigation traditionnelle des populations des îles du Pacifique. Dans le sillage des maîtres navigateurs, on découvre comment, à une époque où les autres peuples se limitaient au cabotage, ils explorèrent le plus vaste océan du monde sur des embarcations aux performances étonnantes, ancêtres des catamarans modernes.

De l’Asie du Sud-Est à l’île de Pâques et même jusqu’aux rivages du continent américain, ce livre, basé sur les connaissances les plus récentes, nous convie à revivre la progressive conquête par notre espèce de centaines d’îles dispersées sur un tiers de la surface du globe: un exploit unique dans l’histoire de l’humanité.

Professeur des universités en ethnoarchéologie du Pacifique, Éric Conte livre une étude documentée, approfondie et accessible au grand public, illustrée d’une riche iconographie.

Ouvrage écrit par Éric Conte, parution en avril 2023. 

AHUTORU ou l’envers du voyage de Bougainville à Tahiti
Véronique Dorbe-Larcade

Si l’histoire des « découvreurs » européens du Pacifique au XVIIIsiècle, en particulier celle de Bougainville, est bien connue, rien ou si peu n’a été dit au sujet du premier Polynésien qui effectua le voyage inverse. Cet homme s’appelait Ahutoru, il fut le premier à aller au-devant des Français lorsqu’ils débarquèrent à Tahiti en avril 1768 et il demanda à partir avec eux. Après plusieurs escales, il découvrit Paris.

À partir des écrits de Bougainville, d’autres navigateurs et scientifiques, d’écrivains ou de journalistes qui le croisèrent, Véronique Dorbe-Larcade reconstitue les étapes de ses voyages aller et retour, et émet des hypothèses sur ce qu’a pu penser et ressentir cet aventurier polynésien dans cette France des Lumières.

Écrit par Véronique Dorbe-Larcade.
L'ouvrage sera disponible en Polynésie française fin avril 2023.

Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaire français dans le Pacifique

Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique

Renaud MELTZ, Alexis VRIGNON (dir.)

Sous la présidence du général de Gaulle, la France se dote de la force de dissuasion convoitée depuis le début de la Ve République : des bombes bien plus puissantes que celle déployée à Hiroshima.

À quel prix ? Les 193 essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 en Polynésie dans les atolls de Fangataufa et Moruroa ont bouleversé l’existence de l’ensemble des Polynésiens, contaminant certains par les retombées toxiques, dégradant des écosystèmes fragiles dans lesquels des déchets radioactifs ont été hâtivement jetés à la mer. Au long de cette gigantesque entreprise qui a mobilisé une centaine de milliers d’hommes et des milliards de francs, le mode de vie des habitants s’est trouvé transformé, des Marquises à Bora-Bora.

Depuis les hésitations des décideurs politiques métropolitains sur le choix du lieu – on a envisagé la Corse ou le Massif central pour les tirs souterrains, la Réunion et la Nouvelle-Calédonie pour les essais aériens – jusqu’aux conséquences sanitaires, environnementales et socio-économiques, en passant par le récit des oppositions, des contestations mais aussi des cohabitations et des rencontres, cet ouvrage, fruit de la collaboration de 15 chercheurs, historiens, géographes et anthropologues, lève le voile sur une période de l’histoire polynésienne et de l’histoire post-coloniale française trop longtemps demeurée sous le signe du secret.

UNE HISTOIRE DE TAHITI, DES ORIGINES A NOS JOURS

Publié par la maison d'éditions Au vent des îles en partenariat avec l'université de la Polynésie française et la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique, cet ouvrage raconte, pour la première fois sous une forme synthétique, l’histoire de Tahiti et des îles de la Société depuis l’arrivée des hommes jusqu’à nos jours.

Résumer plus de mille anas d’histoire du peuple tahitien en un simple volume était un défi qu’un groupe d’enseignants-chercheurs et de chargés de cours de l’Université de la Polynésie française a décidé de relever. Chacun d’eux étant un spécialiste reconnu dans sa discipline, cette synthèse actualise les connaissances sur le passé, lointain comme proche, en fonction des recherches les plus récentes.

Les droits d'auteurs de ce livre seront reversés à la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique afin de financer un prix qui récompensera des étudiants, en mémoire de Michel Lextreyt décédé en 2016.

UN POISSON NOMMÉ TAHITI, MYTHES ET POUVOIRS AUX TEMPS ANCIENS POLYNÉSIENS

La MSH-P a apporté son soutien à l’édition de l’ouvrage écrit par Bruno SAURA (PR, Université de la Polynésie française).

Publié par la maison d'éditions Au vent des îles  et la MSH-P, l’ouvrage s’attache à un récit traditionnel de Tahiti qui voit cette île naître sous les traits d’un poisson ; il a été reproduit dans l’ouvrage de Teuira Henry Tahiti aux temps anciens (1951 : 454- 456).

La scène aurait eu pour théâtre le groupe des îles-sous-le-Vent, au nord de Tahiti. Là, en des temps très reculés, une énorme anguille avala une jeune fille et se mit à ébranler la terre de l’île de Ra’iātea, à une époque où celle-ci se nommait Havai’i. Un morceau s’en détacha, prenant le large, devenant le poisson Tahiti. Les paroles finales de ce mythe, qui énonce une antériorité naturelle de Ra’iātea -Havaii sur Tahiti, sont très dépréciatives : Tahiti, île subalterne, n’aurait autrefois eu ni dieux, ni chefs sacrés (ari’i), contrairement à la glorieuse terre-mère Ra’iātea-Havai’i. Qu’en était-il en réalité ?